Les
reformations d’anciens groupes qui fleurissent depuis quelques années ne
sont généralement pas notre tasse de thé. C’est souvent un triste spectacle de
voir monter sur scène ces vestiges du rock, plus encore de les entendre jouer
des morceaux qui firent leur gloire il y a trente ou quarante ans et paraissent
aujourd’hui bien décalés avec leur sympathique mais sénile dégaine. Pourtant,
comment ne pas se laisser tenter par ces noms autrefois prestigieux dont la
musique continue de nous enchanter ? Déjà il n’y a pas si longtemps, nous
n’avions pas regretté l’excellent concert donné par l’ancien chanteur des Seeds, Sky Saxon (mort depuis, les choses vont vite…). Hier encore donc, l’expérience
fut heureuse au Trabendo, à
Paris, où les Undertones
faisaient leur grand retour dans la capitale.
Ce
groupe irlandais de punk-rock connut une existence brève mais remarquable entre
1976 et 1983. En quelques années seulement, ses cinq membres s’affirmèrent
comme l’une des meilleures formations de l’époque, aux côtés des
incontournables Ramones et Clash. Avec une musique plus pop que punk, ils parvinrent
à triompher dans le monde entier, livrant une impressionnante quantité de
tubes, parmi lesquels I Gotta Getta, True Confessions,
My Perfect Cousin, sans
oublier le plus célèbre d’entre tous, Teenage Kicks.
Les
choses ont un peu changé depuis 1980, en premier lieu le chanteur, Feargal
Sharkey, qui n’a pas souhaité
participer à la reformation du groupe en 1999. Ce dernier a été remplacé par Paul
McLoone, légèrement plus jeune que
les autres membres historiques bien que suffisamment vieux pour ne pas déparer.
Quoi qu’on en pense, tout ce beau monde est encore ingambe, ainsi que le
lecteur pourra en juger par la vidéo ci-dessous. Devant quatre à cinq cents
personnes, dont quelques punks survoltés comme au bon vieux temps, les
Undertones ont parfaitement rempli leur contrat, jouant avec bonheur presque
tous leurs classiques, sans oublier de saluer l’anniversaire de la naissance de
John Lennon en reprenant
superbement Instant Karma !. Une bonne ambiance*, des artistes en grande forme, en somme, voilà
bien le genre de concerts qui nous réconcilierait définitivement avec ces
incessantes reformations …
Lucien JUDE
*
Signalons que notre ami F., qui est de toutes les sorties, s’est tout de même
fait barboter sa veste qu’il avait négligemment abandonnée sur une rambarde,
estimant qu’elle n’y risquait rien. Celle-ci contenait dans une poche Sanctuaire de M. Faulkner, livre dont les 50 premières pages
ont été jugées déplorables par le même F. Le voleur peut donc au moins garder le livre sans scrupule.
Ah, je me disais aussi que sa voix était moins chevrotante que sur disque…
RépondreSupprimerIl avait l'air bien sympa ce concert ! Je vais écouter de ce pas les Undertones que je ne connaissais pas, on trouve heureusement leur musique facilement sur les sites de streaming....
RépondreSupprimerPour la disparition de la veste, il faut peut-être chercher un amateur de Faulkner ?
@ Anonyme 11:57
RépondreSupprimerIl y a 5 albums, sans compter les innombrables best of. Les deux premiers se ressemblent assez et contiennent la plupart des grands tubes. Le troisième est plus original, avec encore quelques beaux morceaux. Pour les derniers, c'est moins réussi. Cependant, il semblerait que le groupe reformé ait sorti encore deux albums…
J'ai été à leurs concerts, à l'époque où ils étaient une formation sans être "re" ! Je regrette de n'avoir pas pu assister à celui-là.
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