La Révolution, encore elle ! Jusqu’au 3 janvier 2010, le musée
Carnavalet de Paris lui consacre une
exposition. Étalée sur cinq petites salles, celle-ci a pour but de dévoiler les
trésors cachés du musée qui rappelle détenir « la plus ancienne et la plus
importante collection au monde » sur la période.
La visite est plutôt agréable et
bien organisée par ordre chronologique, tout en laissant place à quelques
« séquences thématiques » sur le rôle des femmes, la mode ou les
grandes figures politiques. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de ces
« trésors cachés », il s’agit très majoritairement de dessins,
gravures ou peintures et les objets d’époque restent relativement rares ;
on peut cependant admirer un fusil de « vainqueur de la Bastille » et le diplôme allant avec, les habits du Dauphin Louis
XVII, plusieurs piques de sans-culottes
et, détail très curieux, une chaussure de la reine Marie-Antoinette arrachée au pied de celle-ci lors de la journée du 10
août 1792 ! En revanche, on est donc
étonné de ne pas trouver un plus grand nombre de ces reliques insolites comme
par exemple la fameuse Bastille de Palloy que le musée a préféré laisser dans ses salles traditionnelles
(réplique miniature réalisée en série à partir des pierres de la forteresse et
vendue à profit par ce petit génie surnommé étrangement le Patriote)… De même,
la petitesse des lieux s’accommodant mal avec l’immensité du sujet, il faut se
contenter des deux cents pièces exposées (sur un catalogue initial de 25 000
œuvres) et chaque événement révolutionnaire (10 août, 21 janvier, 2 juin, etc.)
n’a dès lors droit qu’à une ou deux représentations. Les
Septembriseurs qui nous sont chers
n’apparaissent ainsi que sur une unique gravure illustrant le massacre des
prisonniers enfermés à la prison de l’Abbaye. On sait pourtant que ces événements furent
autrement complexes, et, nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir dans un
plus vaste article…
Saluons en tout cas
l’inhabituelle honnêteté des présentations historiques qui jalonnent
l’exposition. À l’heure où Robespierre
est chassé de Paris, il est en effet louable de lire que les Montagnards ne sont pas les bêtes assoiffées de sang que le
public se plaît à imaginer, et que les Girondins, si brillants qu’ils fussent, ne sont pas plus les
martyrs d’une révolution qu’ils n’avaient que trop trahie.
Un petit tour (gratuit) par les
salles du musée permet de compléter utilement cette intéressante visite. Il
faut enfin regretter, d’un point de vue bassement mercantile, l’absence
complète de cartes postales ou reproductions en affiches des superbes tableaux
que donne à voir l’exposition (et l’on pense en particulier aux illustrations
du calendrier révolutionnaire). Il y a là un marché en or que le citoyen Palloy
n’aurait certainement pas délaissé de la sorte…
KLÉBER
La Révolution française,
trésors cachés du musée Carnavalet, Hôtel
Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75004 Paris, du mardi au dimanche de 10h à 18h
(entre 2,5 et 5 euros).
Une valeur sure que ce musée Carnavalet, on pourra y voir bientôt, en complément, une exposition sur les caricatures anglaises au temps de la Révolution.
RépondreSupprimerIl me semble que c'est déjà le cas… Mais uniquement sous forme de livre.
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