Nous nous plions de bonne grâce
au rituel des vœux du nouvel an, d’autant que c’est une occasion bien choisie
pour évoquer le désopilant calendrier révolutionnaire qu’inventa le très
dantoniste Fabre d’Églantine et que
certains soi-disant purs républicains ressuscitent à l’occasion. Sans insister
sur le fait que nous nous moquons éperdument de la pureté révolutionnaire des
uns et des autres et de tous les calendriers mêmement, voyons très rapidement
de quoi il en retourne.
Il n’est pas inutile de commencer
par rappeler que ledit calendrier révolutionnaire commençait le 22 septembre,
jour anniversaire de la proclamation de la première République (1792). Ce point de départ est sympathique et nous
ne le désapprouvons pas. De même, le choix des noms de mois n’est pas ce qui se
fit de plus mal : le 22 septembre devint le 1er vendémiaire, le
1er janvier passa au 12 nivose et nous renvoyons les amateurs de
concordance à examiner le reste. La division en décades fut en revanche
une belle entourloupe bourgeoise puisqu’elle rallongea de trois jours les
semaines et partant les jours de travail. Mais le ridicule fut atteint lorsque
l’on se mêla de remplacer les noms de saints qui pullulaient chaque jour par
des fruits, légumes ou matières premières… Le 1er janvier devint
ainsi le jour de l’argile, progrès révolutionnaire s’il en fut. Et comme tous
ces mois bien découpés par trois décades ne faisaient pas des comptes très
ronds, on inventa six jours supplémentaires pour la fin de l’année, les
sans-culottides (une chouette référence à
l’antique tout de même, car c’était la mode), célébrant vertu, génie, travail,
etc. Cet infernal calendrier dura officiellement jusqu’à l’an XIII, mais dure
toujours pour certains qui aiment faire les intéressants.
Nous souhaitons donc une
excellente année à ceux qui ont pris le parti du bon sens et penserons aux
autres le 22 septembre prochain.
La rédaction
Image : affiche municipale de la ville de Nîmes pour la fête du 1er Vendémiaire (source ici).
Longue vie aux Septembriseurs !
RépondreSupprimerBravo et bonne année à la rédaction !
RépondreSupprimerVive l'An Pire !
Bonne année à tous !
RépondreSupprimerNe serait-il pas judicieux de remplacer le qualificatif "Dantoniste", par celui d'"affairiste" ?
RépondreSupprimerSi Fabre a été raccourci c'est pour son implication dans le scandale de la C° des Indes, alors que Danton a été liquidé lors d'un combat politique. C'est un détail, mais on n'est pas obligé de salir Danton sous prétexte qu'il eût tort face à Robespierre.
Danton était aussi un affairiste, en ce sens qu'il était fameusement corrompu et s'en cachait à peine… Même s'il est vrai que Fabre a été envoyé à la guillotine en raison du scandale de la Compagnie des Indes, il n'en demeure pas moins qu'il a été exécuté avec Danton dont il était un fidèle disciple.
RépondreSupprimerMoui, enfin Fabre était surtout le disciple du plus fort, et beaucoup de conventionnels (pour ne pas dire tous) étaient peu ou prou impliqués dans les affaires. Autres temps, autres moeurs.
RépondreSupprimerMais si Danton a été guillotiné, c'est pour la politique qu'il défendait. Rien de semblable pour Fabre, qui n'était là que pour faire de la figuration, selon la méthode bien connue de l'amalgame.
Bonne Année la rédac !
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