« Paris est bon enfant. Il accepte royalement tout ; il n'est pas difficile en fait de Vénus ; sa callipyge est hottentote »
Victor Hugo.
Dimanche soir, nous sommes
passés, L. Jude et moi, voir Renoir au Grand Palais. Une nocturne sans grand
monde, très agréable, ça changeait des foules pour Courbet ou Picasso.
« Exposition Renoir au
XXème siècle » car, principalement, ce sont les oeuvres de la dernière partie
de sa vie qui y sont présentées. Une quinzaine de salles, avec des tableaux
sans sujet et non-littéraires, au contraste appuyé, donnant une forte impression
de relief. Des scènes du quotidien dans les premières salles, notamment de très
belles jeunes filles au piano dans un intérieur bourgeois, par ailleurs un peu étouffant.
Heureusement arrivent les décors
champêtres, paysages du sud de la France (Cagnes), et le coeur de l’exposition :
les nus. Renoir peint des femmes replètes, dans des décors champêtres pastels,
le plus souvent pourvues de visages poupons très roses, presque rouges, et d’une
serviette qui ne voile rien (et qui justifie souvent ce titre ô combien poétique :
« femme s’essuyant »). Cette carnation du visage,
cette rougeur des joues (qui ne ressemble pas à de la timidité) ne sont pas
sans rappeler les nourrissons repus après l’allaitement (il y a une belle
peinture de Renoir sur ce thème : joues roses et lèvres gonflées), après
ce que Freud qualifierait de jouissance orale. L’air béat des jeunes femmes aux
faces callipyges, nous donnent l’impression, elles aussi, d’une jouissance.
Mais la féminité s'efface
salle après salle, les nus gagnent en proportion, deviennent imposants, il ne
reste bientôt plus que des formes rondes confondues avec la nature qui les
entoure et qui nous font penser à des Vénus de Willendorf. Quelques artistes
sont d’ailleurs présents pour faire le pendant (le « contrepoint »
comme on dit) et rappeler l’influence considérable de Renoir sur leurs œuvres :
Picasso, Matisse, Bonnard... Renoir voulait embellir les femmes qu'il
peignait, c'est réussi ; la boutique est d’ailleurs là pour nous le rappeler,
le catalogue est à 49 euros…
GV
Renoir c'est moche! Ces bonnes femmes grasses et grosses qui sortent toutes du même bain et les sourirs niais étalés sur leurs faces rubicondes, une horreur !
RépondreSupprimerSi vous avez 30 minutes à perdre, vous pouvez y faire un tour...
Je vois que Vernet a des idées bien tranchées. Renoir c'est très beau et un petit tour par cette exposition pourra peut-être vous changer les idées…
RépondreSupprimerIl faut préciser que le passage de Freud sur l'allaitement se trouve dans les 3 essais sur la théorie sexuelle.
RépondreSupprimerUne exposition un peu olé-olé si je comprends bien…! C'est pourtant gratuit pour les moins de 18 ans. Où va le monde ?
RépondreSupprimerLes nus de renoir ne représentent pas ,loin de là,le meilleur de son oeuvre,ils sentent déjà "l'alimentaire "
RépondreSupprimerOlé-olé et très Rococo le Renoir, des cadres idylliques et de belles jeunes filles tout droit sorties des scènes pastastorales de F. Boucher. Je passe mon tour...
RépondreSupprimerJ'aime bien moi ces petites dryades rondelettes et humides.
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