Comme prévu, revoici Vampire
Weekend. Le 12 janvier est sorti leur
nouvel album, Contra, une réussite à tous points de vue puisque les quatre
New-Yorkais parviennent à faire aussi bien que leur premier album, ce qui, vu
la qualité de ce dernier, tient presque du miracle. Ajoutons, même si la
formule est largement galvaudée et resservie à toutes les occasions, qu’on
perçoit une véritable évolution musicale dans Contra. Les harmonies sont plus
recherchées que pour Vampire Weekend, les mélodies moins faciles,
comme en témoignent Horchata, Giving Up The Gun ou surtout I Think
Ur A Contra que
certains puristes se plaisent à porter aux nues parce que justement c’est le
morceau le moins évident de cet album et, partant, qu’il annoncerait une
future œuvre.
Jeudi soir, Vampire Weekend était
donc à l’Olympia de Paris dans le cadre
de sa tournée mondiale engagée après la sortie de Contra. Inutile
de préciser qu’il y avait foule, toutes les dates étant complètes depuis belle
lurette. Il est intéressant de constater combien le public (20-30 ans dans son
immense majorité) a su adopter les codes du groupe pourtant à rebours des
habituels tee-shirts et jeans troués des rockers éternels. Dans la salle bondée
de l’Olympia, on pouvait voir une multitude de ces chemises à carreaux (filles
comme garçons) qui incarnent une bonne part du style preppy cher au chanteur Ezra
Kœnig et aux siens.
Après la prestation inaugurale du
groupe canadien Fan Death, formation
emmenée par une chanteuse déchaînée mais dont les compositions laissaient un
peu à désirer, le groupe a fait son entrée sous les acclamations générales et
aussitôt commencé avec les excellents White Sky et Holiday, deux de ses nouveaux morceaux.
Il n’a pas fallu longtemps pour que le public soit conquis tant l’énergie et la
bonne humeur de Vampire Weekend éclataient sur scène ainsi qu’en témoigne la
fameuse chemise à carreaux d’Ezra Kœnig qui en l’espace de trois ou quatre
chansons passa de vermeil à grenat. Contrairement au précédent concert qui, il
est vrai, était aussi confidentiel que précipité (Nouveau Casino, le 22 octobre), le groupe affichait une envie
résolue de remercier ses fans. Les classiques M79, A-punk et Cape Cod Kwassa
Kwassa ont
brillamment alterné avec les nouveaux Cousins, Diplomat’s Son ou Taxi Cab. Le morceau Run (un chef d’œuvre comme nous
l’avions justement pressenti lors de sa première écoute) a quant à lui été
l’occasion d’animer les yeux de la jeune fille qui orne la pochette de Contra et dont une reproduction immense décorait la scène
avec des lustres rappelant la pochette du premier album. Une surprise était
même réservée aux fidèles de toujours avec l’interprétation de Boston, l’un des tous premiers morceaux
du groupe qui ne figure sur aucun album, ce qui enchanta mon ami J. qui
« n’y croyait pas ». Au bout d’une heure et quart de concert dans une
ambiance survoltée ce fut la conclusion sur le traditionnel morceau de départ, Walcott, dont on ne se lasse décidément
pas.
Comme l’a finement remarqué F.,
mélomane averti, les Vampire Weekend font montre d’un très grand
professionnalisme en concert. Sans pour autant rendre mécaniques leurs
interprétations, ils parviennent à restituer admirablement leurs musiques tout
en y ajoutant une touche live particulièrement dynamique. C’est ce qui fait
toute la différence avec d’autres groupes qui se bornent à jouer exactement
mais froidement leurs répertoires (on pense ici au groupe de rock The Coral). Ce concert à l’Olympia fera donc date,
réconciliant définitivement certains fans qui avaient pu être froissés par la
prestation trop rapide du Nouveau Casino. Avec Contra, il prouve
une fois de plus l’immense talent de Vampire Weekend dont les snobs disent déjà
qu’ils n’aiment pas, preuve s’il en fallait une que les quatre New-Yorkais sont
enfin célèbres.
Lucien JUDE
Image et vidéos : l'Olympia jeudi soir, Run et M79 (source LJ).
"a su adopter les codes du groupe pourtant à rebours des habituels tee-shirts et jeans troués des rockers éternels"
RépondreSupprimeril me semblait que vampire weekend se réclamait plutôt de la pop que du rock ?
Il est difficile de faire des classifications entre pop et rock. S'il fallait classer VW dans une catégorie, il s'agirait d'un groupe de pop/rock indé. Mais je laisse aux spécialistes le soin de faire ce classement. Je ne crois pas d'ailleurs que VW se réclame de telle ou telle catégorie…
RépondreSupprimerVW est devenu un groupe de référence.
RépondreSupprimerLeur nouveau clip, Giving Up The Gun, buzz pas mal, peut être un peu mainstream (avec guest star à gogo...)
On attend l'album live avec impatience!
Oui, le dernier clip de Vampire Weekend n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux… Mais tant que la musique est bonne !
RépondreSupprimerQuelques photos du concert ici : http://www.soul-kitchen.fr/11919-vampire-weekend-et-fan-death-a-l-olympia
RépondreSupprimerJ'y étais ! Et c'est vrai qu'ils étaient en grande forme !
RépondreSupprimerUn excellent concert !
Une autre review du concert ici !
RépondreSupprimerhttp://www.tweendie.com/news/review-bal-de-vampire-weekend-a-lolympia
Les Coral sont aussi très bons sur scène : ils ne sont pas très communicatifs, c'est vrai (pas de "Bonsoir paris"), mais ils n'hésitent pas à partir en vrilles psychédéliques...
RépondreSupprimer@ Anonyme 10:22
RépondreSupprimerC'est sûr, les Coral sont excellents sur scène mais, à part un "merci" après les applaudissements, il n'y a pas grand chose pour le public !
Reste que leur musique est superbe. Bonne nouvelle, ils sont actuellement en studio pour un nouvel album !