Le nouvel album des Coral, Butterfly House, sixième en titre, décevra ceux
qui attendaient un renouveau après trois années de désert. Le groupe anglais
reproduit en effet la même recette que lors de ses deux derniers albums, The
Invisible Invasion
(2005) et
Roots & Echoes
(2007), en livrant pas moins de dix-sept nouveaux morceaux, tous également
travaillés, tous de très bonne fabrique, pop psychédélique façon sixties
peut-être trop parfaite pour être honnête.
Comme toujours avec les Coral, la
première écoute se révèle peu convaincante. Sans doute, l’attente est-elle
toujours trop forte, le résultat nécessairement en deçà des espérances. Il faut
passer quatre ou cinq fois Butterfly House
pour l’apprécier convenablement, si possible en espaçant les jours. C’est du
moins en suivant cette méthode que nous sommes parvenus à nous en faire une
idée à peu près juste.
Première découverte, cet album se
distingue par l’absence de tout morceau au-dessus du lot, à la différence du
dernier qui contenait un chef d’œuvre immédiatement identifiable, le
remarquable Jacqueline. De fait, les morceaux mis en avant, Butterfly House (qui donne son nom à l’album) et 1000
Years (single sorti
début juillet dont une version acoustique est donnée sur l’édition limitée), ne
sont certainement pas les meilleurs, bien que l’un comme l’autre illustrent à
merveille le style des Coral. Quel style donc ? Depuis son premier album,
le groupe semble avoir résolument abandonné la veine rock qui lui avait
pourtant assuré son plus grand tube (Dreaming Of You) pour emprunter la voie d’une pop
psychédélique ressuscitée, faite de très belles mélodies où aux incontournables
guitares et basses répondent des chœurs dignes des glorieux Beach
Boys.
Seconde découverte, pas plus
qu’il n’y a de chanson au-dessus de la mêlée il n’y en a au-dessous. Si nous
sommes certes plus réservés à l’écoute de North Parade et Coming Through
The Rye, ces
morceaux n’en restent pas moins bons. En dix-sept pistes, l’exploit est de
taille ! Cette absence de remplissage autant que l’homogène qualité de
l’abum soulignent le grand talent de ce groupe qui, à notre humble avis, vaut
bien mieux que la plupart des célébrités actuellement imposées. Il suffit
d’entendre les sublimes Green Is The Colour et Walking In The
Winter pour s’en
convaincre. De même, de simples ballades comme Falling All Around
You et Another
Way ont de quoi
donner du travail à tous ceux qui prétendent rivaliser dans ce domaine. N’était
notre crainte de fatiguer le lecteur, nous citerions quatre ou cinq autres
morceaux qui tous valent le détour.
La perfection de Butterfly
House est incontestable, preuve que le
génie des Coral n’a pas disparu. Mais un groupe peut-il continûment labourer le même sillon sans finir par ennuyer ? C’est toute la question qui se
pose après ce sixième album. Au risque de s’enfermer dans un talentueux
conservatisme, la révolution que repoussent James Skelly et les
siens deviendra inéluctable.
Lucien JUDE
Images : pochette de l’album
Butterfly House sorti le 12 juillet (source ici), photo du chanteur James Skelly en concert
(source ici).
Moi aussi j'aime bien les coral mais, n'ayant pas encore écouté le nouvel album, je crains un peu le virage Beach Boys...
RépondreSupprimer"des célébrités actuellement imposées" qui visez vous donc ? Pas lady Gaga quand même !
Il ne faut pas trembler ! Le virage Beach Boys est réussi. Quant aux célébrités imposées, il est évident que je ne vise pas l'intouchable Lady Gaga. Je vous laisse le soin de choisir.
RépondreSupprimerNice ppost thanks for sharing
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