samedi 27 février 2010

Vampire Weekend au sommet de l’Olympia

Comme prévu, revoici Vampire Weekend. Le 12 janvier est sorti leur nouvel album, Contra, une réussite à tous points de vue puisque les quatre New-Yorkais parviennent à faire aussi bien que leur premier album, ce qui, vu la qualité de ce dernier, tient presque du miracle. Ajoutons, même si la formule est largement galvaudée et resservie à toutes les occasions, qu’on perçoit une véritable évolution musicale dans Contra. Les harmonies sont plus recherchées que pour Vampire Weekend, les mélodies moins faciles, comme en témoignent Horchata, Giving Up The Gun ou surtout I Think Ur A Contra que certains puristes se plaisent à porter aux nues parce que justement c’est le morceau le moins évident de cet album et, partant, qu’il annoncerait une future œuvre.
Jeudi soir, Vampire Weekend était donc à l’Olympia de Paris dans le cadre de sa tournée mondiale engagée après la sortie de Contra. Inutile de préciser qu’il y avait foule, toutes les dates étant complètes depuis belle lurette. Il est intéressant de constater combien le public (20-30 ans dans son immense majorité) a su adopter les codes du groupe pourtant à rebours des habituels tee-shirts et jeans troués des rockers éternels. Dans la salle bondée de l’Olympia, on pouvait voir une multitude de ces chemises à carreaux (filles comme garçons) qui incarnent une bonne part du style preppy cher au chanteur Ezra Kœnig et aux siens.
Après la prestation inaugurale du groupe canadien Fan Death, formation emmenée par une chanteuse déchaînée mais dont les compositions laissaient un peu à désirer, le groupe a fait son entrée sous les acclamations générales et aussitôt commencé avec les excellents White Sky et Holiday, deux de ses nouveaux morceaux. Il n’a pas fallu longtemps pour que le public soit conquis tant l’énergie et la bonne humeur de Vampire Weekend éclataient sur scène ainsi qu’en témoigne la fameuse chemise à carreaux d’Ezra Kœnig qui en l’espace de trois ou quatre chansons passa de vermeil à grenat. Contrairement au précédent concert qui, il est vrai, était aussi confidentiel que précipité (Nouveau Casino, le 22 octobre), le groupe affichait une envie résolue de remercier ses fans. Les classiques M79, A-punk et Cape Cod Kwassa Kwassa ont brillamment alterné avec les nouveaux Cousins, Diplomat’s Son ou Taxi Cab. Le morceau Run (un chef d’œuvre comme nous l’avions justement pressenti lors de sa première écoute) a quant à lui été l’occasion d’animer les yeux de la jeune fille qui orne la pochette de Contra et dont une reproduction immense décorait la scène avec des lustres rappelant la pochette du premier album. Une surprise était même réservée aux fidèles de toujours avec l’interprétation de Boston, l’un des tous premiers morceaux du groupe qui ne figure sur aucun album, ce qui enchanta mon ami J. qui « n’y croyait pas ». Au bout d’une heure et quart de concert dans une ambiance survoltée ce fut la conclusion sur le traditionnel morceau de départ, Walcott, dont on ne se lasse décidément pas.



Comme l’a finement remarqué F., mélomane averti, les Vampire Weekend font montre d’un très grand professionnalisme en concert. Sans pour autant rendre mécaniques leurs interprétations, ils parviennent à restituer admirablement leurs musiques tout en y ajoutant une touche live particulièrement dynamique. C’est ce qui fait toute la différence avec d’autres groupes qui se bornent à jouer exactement mais froidement leurs répertoires (on pense ici au groupe de rock The Coral). Ce concert à l’Olympia fera donc date, réconciliant définitivement certains fans qui avaient pu être froissés par la prestation trop rapide du Nouveau Casino. Avec Contra, il prouve une fois de plus l’immense talent de Vampire Weekend dont les snobs disent déjà qu’ils n’aiment pas, preuve s’il en fallait une que les quatre New-Yorkais sont enfin célèbres.

Lucien JUDE



Image et vidéos : l'Olympia jeudi soir, Run et M79 (source LJ).
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9 commentaires:

  1. "a su adopter les codes du groupe pourtant à rebours des habituels tee-shirts et jeans troués des rockers éternels"
    il me semblait que vampire weekend se réclamait plutôt de la pop que du rock ?

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  2. Il est difficile de faire des classifications entre pop et rock. S'il fallait classer VW dans une catégorie, il s'agirait d'un groupe de pop/rock indé. Mais je laisse aux spécialistes le soin de faire ce classement. Je ne crois pas d'ailleurs que VW se réclame de telle ou telle catégorie…

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  3. VW est devenu un groupe de référence.
    Leur nouveau clip, Giving Up The Gun, buzz pas mal, peut être un peu mainstream (avec guest star à gogo...)
    On attend l'album live avec impatience!

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  4. Oui, le dernier clip de Vampire Weekend n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux… Mais tant que la musique est bonne !

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  5. Quelques photos du concert ici : http://www.soul-kitchen.fr/11919-vampire-weekend-et-fan-death-a-l-olympia

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  6. J'y étais ! Et c'est vrai qu'ils étaient en grande forme !
    Un excellent concert !

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  7. Une autre review du concert ici !
    http://www.tweendie.com/news/review-bal-de-vampire-weekend-a-lolympia

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  8. Les Coral sont aussi très bons sur scène : ils ne sont pas très communicatifs, c'est vrai (pas de "Bonsoir paris"), mais ils n'hésitent pas à partir en vrilles psychédéliques...

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  9. @ Anonyme 10:22
    C'est sûr, les Coral sont excellents sur scène mais, à part un "merci" après les applaudissements, il n'y a pas grand chose pour le public !
    Reste que leur musique est superbe. Bonne nouvelle, ils sont actuellement en studio pour un nouvel album !

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